Élevage de canards et médecine douce

2/02/2021

Aujourd’hui, de plus en plus d’éleveurs de canards ont recours à la médecine douce pour améliorer l’état de santé de leurs oiseaux. Les conditions d’élevage, les impacts sur l’environnement et le bien-être animal sont devenus en quelques années, les priorités des éleveurs mais aussi des consommateurs. Depuis 2011, la consommation de médicaments et l’achat d’antibiotiques ont été divisés par deux dans les élevages.

 

“Les antibiotiques, c’est pas automatique.”

Pourquoi cette allégation connue pour la santé des hommes, ne s’appliquerait-elle pas aux animaux d’élevages ?

Au cours du 20e siècle, les antibiotiques ont permis de faire reculer la mortalité associée aux maladies infectieuses. Mais, leur utilisation massive et répétée a fait apparaitre des bactéries résistantes à ces médicaments chez les humains comme chez les animaux.

Les éleveurs se tournent vers les médecines douces dans un souci global de démédication des élevages, poussés par la pression sociétale qui pèse sur l’agriculture et la réduction de l’utilisation des intrants chimiques. La volonté des consommateurs à manger mieux conduit les industriels à tenir des cahiers des charges qui incitent à l’utilisation moins systématique des médicaments et surtout des antibiotiques.

Aborder l’utilisation des médecines douces en élevage c’est replacer les équilibres naturels des animaux et de leur environnement au cœur des exploitations : une ration équilibrée, un stress limité et un confort dans le bâtiment (matériel en quantité suffisante) sont des prérequis. L’idée étant de permettre aux animaux de développer leurs défenses naturelles.

Pour une efficacité optimale, les médecines douces nécessitent de penser son système de production de manière globale et replace les fondamentaux au cœur du sujet : le soin apporté au vide sanitaire, le chauffage du bâtiment, la qualité de l’eau, la qualité des intrants, le renouvellement de la litière, la disponibilité du matériel, la surveillance des animaux et l’efficacité des interventions, … sont autant de leviers de performance interdépendants les uns des autres qui conduisent la performance du lot.

Huiles essentielles en curatif

Il est donc aujourd’hui possible de choisir entre l’utilisation d’un antibiotique ou d’une huile essentielle pour soigner les animaux. Par exemple, un mélange d’huiles essentielles à base de thym peut être administré aux volailles en cas de toux.

Des outils comme le Phytogramme permettent de tester l’activité inhibitrice d’un mélange d’HE et permet en routine de choisir la meilleure solution aromathérapique. Tout comme l’antibiogramme le fait avec les antibiotiques, cela détermine les huiles essentielles qui sont nécessaires à la remise en forme des oiseaux.

Huiles essentielles, probiotiques et autovaccins en préventif

Les éleveurs qui choisissent la médecine douce utilisent aussi des probiotiques pour entretenir et améliorer l’équilibre microbien intestinal et d’environnement des canards. Il existe aujourd’hui une large gamme de probiotiques pour orienter la flore et empêcher l’implantation de pathogènes.

Certains produits permettant de baisser le pH intestinal permettent aussi d’orienter une flore plus bénéfique à l’animal.

Les autovaccins peuvent aussi être des solutions efficaces pour protéger un lot d’animaux. Ces vaccins fabriqués à partir de bactéries reconnues pathogènes pour la production, sont injectées aux oiseaux en production : on observe alors une meilleure résistance sans réduire les défenses immunitaires des oiseaux.

La diffusion d’huiles essentielles est aussi utilisée par certains éleveurs en prévention ou pour améliorer les performances. On note par exemple l’huile essentielle de lavande qui réduit le stress des canetons pendant les premiers jours de vie. Moins de stress c’est une meilleure consommation d’eau et d’aliment, et plus d’exploration c’est un démarrage réussi.

Aujourd’hui et pour les années à venir, la tendance nous amène à une médication raisonnée qui inclut la médecine douce comme une base solide et un outil sur le long terme. L’utilisation des antibiotiques n’est pas à exclure d’un élevage c’est un outil puissant qu’il faut utiliser de façon raisonné. La médecine douce est totalement complémentaire de la médecine classique.

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